Statut d’aidant qualifié : une avancée majeure !
Sur la proposition du ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, le gouvernement fédéral a approuvé le projet de loi sur l'aidant qualifié. Un aidant qualifié est une personne qui n’est pas une infirmière ou un infirmier, mais qui a néanmoins l’autorisation et la capacité d'effectuer un ou plusieurs actes infirmiers dans le cadre de sa profession - ou d'une activité volontaire - en dehors d'un établissement de soins.
La création d’un cadre juridique est une nécessité, souligne l’Association du Diabète, tenant compte des difficultés rencontrées au quotidien par les personnes diabétiques, en particulier les plus jeunes. Ainsi, à titre d’exemples, lors d’activités extrascolaires comme les classes vertes, les enfants diabétiques restent encore trop souvent absents en raison de la difficulté à trouver des infirmie.r.e.s disponibles pour administrer les injections d’insuline, au besoin remédier à une hypoglycémie sévère, ou, tout simplement, veiller à ce que le séjour puisse se dérouler dans des conditions optimales de sécurité et de sérénité, tant pour l’enfant concerné que pour le groupe et les parents.
En tant qu'Association représentant des personnes diabétiques et leurs proches, l’Association du Diabète reçoit de nombreux appels de parents parfois perdus, ainsi que des demandes venant de centres PMS, de groupes scolaires, etc. « Régulièrement des parents désemparés nous contactent pour partager les difficultés auxquelles leurs enfants et eux-mêmes font face au niveau de la vie scolaire. Je pense notamment aux enfants qui ne peuvent pas participer aux classes vertes parce qu’il est pratiquement impossible d’y organiser une bonne gestion de la maladie. Ces enfants rêvent d’être simplement comme leurs amis, de pouvoir faire les mêmes activités, sans complications », précise Valérie Heuvelmans, infirmière ayant une expertise particulière en diabétologie à l’Association du Diabète.
Le statut d’aidant qualifié devrait être réglementé par la loi d’ici la fin de l’année. C’est clairement une avancée majeure, souligne l’Association du Diabète. Moyennant l’autorisation préalable du médecin, un aidant qualifié pourra en effet poser un ou plusieurs actes infirmiers bien définis. Le professionnel de santé de référence établira un plan de soins précisant les tâches pouvant être effectuées par l’aidant qualifié et à quel moment. L’aidant qualifié devra également suivre une formation avant d’obtenir ce statut. « Cela permettra aux enfants et aux parents d’avoir une meilleure qualité de vie ainsi qu’une une meilleure qualité de soins, précise Valérie Heuvelmans. Il est clair que ces actes bien déterminés et autorisés permettront d’améliorer l’observance thérapeutique. Ceci va non seulement réduire le nombre de complications liées à la maladie mais aussi le nombre d’interventions, voire d’hospitalisations en urgence. Et cela constituera aussi dès lors un soulagement pour les infirmières et les médecins ».
L’Association du Diabète estime que toutes les personnes impliquées dans l’accompagnement des personnes atteintes de diabète, en particulier les plus jeunes, ne peuvent que tirer avantage d’un tel projet de loi. « J’ai bon espoir que les parents des enfants atteints d’une maladie chronique comme le diabète auront dorénavant un peu plus de temps pour eux-mêmes et leur déploiement personnel. Cela aura aussi un impact positif sur leur qualité de vie », précise enfin Valérie Heuvelmans.