Des capteurs mieux remboursés ?
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
L’ASSOCIATION DU DIABÈTE FAVORABLE A UN MEILLEUR REMBOURSEMENT DES CAPTEURS DE GLUCOSE POUR LES PERSONNES ATTEINTES DE DIABÈTE DE TYPE 2
Bruxelles, le 29 août 2022 - Le diabète est une maladie chronique qui peut poser des risques majeurs pour la santé si elle n’est pas traitée de manière optimale. Inversement, une personne atteinte de diabète, avec une prise en charge correcte, peut mener une vie presque normale. Un traitement optimal exige que la personne atteinte de diabète, son environnement et ses soignants reçoivent les meilleurs moyens, y compris technologiques, pour accomplir cette tâche avec succès tout au long de la vie. C’est ce qu’a rappelé l’Association du Diabète dans un courrier adressé au Ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke.
Notre pays compte actuellement environ 600 000 personnes atteintes de diabète dont 90% du diabète de type 2 et le système de santé belge offre depuis de longues années de nombreuses possibilités de prendre le contrôle de cette maladie chronique avec succès. Ainsi, le continuum de soins depuis le pré-trajet diabète, le trajet de soins lui-même pour les personnes atteintes de diabète de type 2 sous médicaments injectables et les conventions pour les personnes atteintes de diabète de type 1 et les personnes atteintes de diabète de type 2 avec plus de 2 injections par jour, est envié dans de nombreux pays.
Les médicaments et la technologie pour le suivi et traitement des personnes qui vivent avec un diabète évoluent rapidement. Ici aussi, la Belgique est dans le groupe de tête, l’accès à ces moyens est novateur dans de nombreux domaines. La Belgique a été le premier pays où les techniques de mesure du glucose dans le tissu sous-cutané (capteurs) ont été mises gratuitement à la disposition de toutes les personnes atteintes de diabète de type 1. Cela a conduit à ce que le suivi médical de ces personnes prenne un élan positif.
« Un meilleur contrôle du diabète entraîne une réduction des complications à long terme. Il s’avère que ces complications se produisent chez toutes les personnes atteinte d’un diabète, quel qu’en soit le type. Elles donnent lieu à des souffrances personnelles, aggravent la maladie voire mènent au décès tout en représentant un surcoût important en soins de santé. La souffrance et les coûts supplémentaires qu’entraîne le traitement consécutif à une crise cardiaque, une thrombose, une amputation ou une insuffisance rénale au stade terminal sont énormes », rappelle l’Association.
En partie grâce à la mise à disposition étendue des médicaments innovants et de la technologie, cette spirale négative peut être inversée. Pour les personnes atteintes de diabète de type 1, la technologie de détermination sous-cutanée des taux de glucose via la mesure continue ou flash est disponible gratuitement depuis 2016 dans le cadre des conventions diabète. Cependant, les personnes atteintes de diabète de type 2 avec des schémas insuliniques compliqués (groupe B de la convention) devraient, si elles veulent utiliser la même technologie, payer de leur poche 2,52 euros par jour soit 919,8 euros par an, un montant rédhibitoire pour beaucoup.
De nombreuses études scientifiques attestent que le remboursement intégral de cette technologie pour les personnes atteintes de diabète de type 2 qui entrent en considération dans la convention entraînera une réduction du nombre de complications à moyen et à long terme. La souffrance personnelle et familiale sera considérablement réduite, le budget des soins de santé sera moins sollicité, ce qui pourra libérer du budget pour d’autres besoins.
L’investissement supplémentaire que le remboursement intégral signifiera initialement pour ce groupe de personnes atteintes de diabète sera relativement limité au cours des premières années. En effet, toutes les personnes potentiellement concernées ne feront pas le changement pour un capteur. Le même phénomène s’est également produit chez les personnes atteintes de diabète de type 1, après 6 ans, environ 75% de ce groupe est passé à un tel système en remplacement de la technique par piqûre au doigt. Dans le groupe des personnes diabétiques de type 2, après la même période, on estime qu’environ 50% auront adopté la technologie par capteur. Ceci est lié aux caractéristiques de cette population qui sont très différentes de celles du groupe de type 1 (car plus âgée, moins axée sur la technologie, plus de comorbidités, …).
La réduction des complications entraînera donc une diminution des coûts des soins de santé et aura moins d’impact sur l’économie en général : moins de dépenses directes (hospitalisations, médicaments, soins infirmiers) et indirectes (moins d’absentéisme, d’invalidité) pour le budget fédéral. Ce « gain » ne sera réalisé que progressivement, après un certain nombre d’années. Il s’agit donc d’un investissement graduel qui rapportera un profit à plus long terme à la collectivité.
C’est cette vision à plus long terme qu’entend défendre l’Association qui a écrit au Ministre Frank Vandenbroucke en ce sens. « Nous raisonnons au-delà du budget à court terme de l’INAMI/RIZIV et pensons déjà au dépistage et à la détection précoce de manière plus large avec un lien entre les compétences communautaires (prévention personnelle) et fédérales (prévention au niveau de la population), précise encore l’Association du Diabète, avant de conclure « Nous appuyons pleinement cette vision qui peut ouvrir la voie à des initiatives analogues dans le domaine des soins de santé, et, plus généralement, dans l’ensemble du système politique.»