AIDANT QUALIFIE : DU NEUF !
Nous vous communiquons que le parcours législatif relatif au statut d'aidant qualifié est dorénavant finalisé !
Ce 8 mars 2024, l’arrêté royal relatif à l’aidant qualifié a été publié dans le Moniteur belge. Cela signifie que l’arrêté entrera en vigueur 10 jours après la publication dudit arrêté royal au Moniteur belge et que l’« aidant qualifié » pourra agir sur le terrain. Le trajet législatif « aidant qualifié » est ainsi finalisé.
Les associations de patients et d’aidants proches souhaitaient depuis longtemps que le cadre juridique d’aidant qualifié soit réglementé par la loi. Cette demande était également très présente dans le secteur de l’enseignement et, par extension, dans l’ensemble du secteur de l’aide sociale. Vous trouverez ici de plus amples informations sur pourquoi et comment l’aidant qualifié représente une nouvelle avancée dans la communauté de soins que nous voulons créer. Pour rappel : un aidant qualifié est une personne qui n’est pas une infirmière ou un infirmier, mais qui souhaite et qui peut effectuer un ou plusieurs actes infirmiers dans le cadre de sa profession ou d’une activité volontaire, en dehors d’un établissement de soins.
Selon le Dr Thierry Mouraux, pédiatre diabétologue et membre de l'Association du Diabète, « Le statut de l’aidant qualifié est une urgence sociale. En diabétologie pédiatrique, nous sommes depuis des années confrontés au manque d’un statut clair et la débrouille et la bonne volonté sont la règle de fonctionnement. Dès le diagnostic, la grande majorité des enfants diabétiques de type 1 doivent s’injecter de l’insuline à tous les repas que ce soit avec un stylo ou une pompe à insuline. La dose d’insuline doit être calculée par rapport au repas pris par l’enfant. Dès la garderie et jusqu’à la fin du cycle primaire et du début du secondaire, ces enfants sont incapables d’assurer les injections de manière non accompagnée. Interpeller l’instituteur, le professeur pour réaliser ces injections est difficile voire impossible car c’est un geste médical. Parfois, vu l’impossibilité de la prise en charge, des enfants ne sont pas acceptés dans des structures d’accueil ou ne peuvent pas participer à une activitél. Avoir maintenant un statut d’aidant qualifié lève en partie la barrière de cet accompagnement. Dès le diagnostic, tous les enfants et adolescents diabétiques sous insuline peuvent présenter une hypoglycémie sévère conduisant à un coma. Il existe un moyen simple pour sortir de ce coma hypoglycémique en 10 -15 minutes. L’administration de glucagon, une hormone contra-insuliique, par injection intramusculaire ou, depuis quelques années, par pulvérisation intra-nasale permet d’éviter la mobilisation d’une ambulance pour permettre une prise en charge médicale. Cette administration intra-nasale est simple et exécutable par n’importe qui. Tous ces gestes, injections d’insuline plusieurs fois par jour, administration de glucagon, les parents les réalisent sans être ni médecins, ni infirmiers(ères). La peur ou le refus de les réaliser peuvent conduire ces jeunes diabétiques à une prise en charge non optimale, une marginalisation, voire une exclusion sociale et in fine, une souffrance psychologique. De nombreux jeunes rencontrent des difficultés à participer à des activités extra-scolaires : classes vertes, journée consacrée à une visite extérieure, camps de vacances,… Le statut d’aidant qualifié est une avancée majeure. La prochaine étape devrait être de favoriser toutes les écoles, les clubs sportifs, les mouvements de jeunesse, .. à intégrer un ou plusieurs aidants qualifiés dans leur structure. »
Vous trouverez toutes les informations concernant les actes infirmiers et les réponses à vos questions sur le site web aidantqualifie.be
La réglementation relative à l’aidant qualifié est complétée par un arrêté royal supplémentaire relatif aux Activités de la Vie Quotidienne (AVQ). En effet, certains actes infirmiers simples, comme prendre la température ou administrer du paracétamol, ne doivent pas dépendre de l’aidant qualifié ni de l’infirmier dans certaines situations. Un ami, un voisin … peuvent exercer des actes infirmiers simples dans le contexte de la vie quotidienne moyennant le respect des conditions énoncées dans la législation. Attention, ces actes peuvent, dans certaines situations spécifiques, plus délicates ou complexes, quand même requérir l’intervention d’un professionnel de santé.